NOTRE DAME DE L’ESPÉRANCE
L'Ermitage du Père Hermann Cohen
L'Ermitage saint Benoît se trouve à quelques centaines de mètres de l'abbaye. en pleine forêt. Du temps du père Hermann, il y avait 5 sources sur le domaine. Aujourd'hui deux sources sont encore présentes et aménagées, celle de la Vierge Notre Dame de l'Espérance juste en contre-bas et celle de saint Benoît.
Le père Hermann aimait à se retrouver en cette solitude, c'est là qu'il ne se sentait jamais aussi uni à Dieu. Pendant que les autres ermites vivaient au couvent un peu plus haut, il y passa des plus beaux moments de sa vie.
Bien sûr la aussi l'ermitage est tombé en ruine, il n'y avait rien d'autre que quelques pans de murs et la forêt. aujourd'hui, il est en partie reconstruit, mais il reste beaucoup de travaux à faire pour restaurer la chapelle st Benoît. les jardins que vous voyez sur la photo n'existaient pas non plus. ni les murettes, ni même le chemin pour y accéder.
Cinq ermitages y étaient prévus. Saint Benoît, sainte Madeleine et 3 autres. Seul celui de saint Benoît a tenté de résisté aux intempéries et à l’abandon. Les moines Carmes ne se sont jamais plaints de la vie érémitique, ils ont toujours insisté pour que l'on ne croit surtout pas que cette vie les portait à la mélancolie, pour eux c'était tout le contraire. Notre Père Augustin, dont le souvenir est toujours si vivant parmi nous, n 'était jamais aussi content, jamais plus gai que lorsqu'il avait bien accompli son jeûne et son abstinence. Les diverses mortifications ne les portaient jamais lui et ses frères à des pensées d'orgueil, loin de là. Il en coûte moins a un moine Carme de manger son pain sec, qu'aux Chrétiens du beau monde de se priver de richesses.
Au Saint Désert, la contemplation, la pénitence, la solitude, le silence, quelques travaux manuels, la vie érémitique en un mot, voici quelles sont les occupations de nos chers moines. Ainsi leur jeûne était plus rigoureux, leur abstinence plus ferme. La solitude est presque continuelle, le silence est perpétuel, c 'est à peu près celle des Chartreux et des Trappistes. Jamais l'Ermite ne sort de la Grande Clôture. Les Ermitages ne sont pas établis comme les autres cellules, ils sont fait seulement pour être habités par eux à certaines époques de l'année. Le départ des Ermites se rendant chacun dans l'Ermitage qui leur a été assigné se fait avec le même cérémonial que pour l'arrivée au Saint Désert. On donne à l'anachorète les provisions nécessaires, des hosties pour dire la messe, du vinaigre, du fil blanc, du fil noir, de l’huile, du pain, du sel et du vin. Pour l'eau, chacun la puise à sa fontaine. Pour la cuisine, il n' a rien de plus facile puis qu'il n’y a qu’un modeste foyer pour cuire quelques légumes du potager... Nos moines, dans leur cellule, n’assistent plus a aucun exercice de la communauté, chacun effectuant les siens dans sa cellule ou sa chapelle.
Comment étaient construits les Ermitages ? Celui du Père Hermann était semblable aux autres . La cellule d'entrée servait d'atelier; l'autre servait de dortoir; de salle à manger et de salle d 'oraison. L'une et l'autre étaient adossées à une petite chapelle, qui possédait son clocher et sa petite cloche. Il y avait en outre un jardinet. La construction même de l'Ermitage et la chapelle était, selon l'usage des Pyrénées, en cailloux de toutes formes et toutes tailles, séparés par des assises de briques. La cellule et la chapelle ont une voûte en berceau. Le mobilier était constitué d'une table en bois blanc, de planches pour recevoir des livres, d'une armoire et de deux chaises. L'Ermitage du Père Hermann, restauré par le Père Mercier, sera plus grand, plus beau, mais nous y sentirons toujours la présence de notre religieux. Les travaux continuent, cette oeuvre sera bientôt achevée, et ce lieu, sera idéal pour la prière, la méditation, mais aussi pour la promenade et le repos au milieu des fleurs et de très beaux arbres. N'oublions pas que nos pèlerins pourront étancher leur soif à la fontaine saint Benoît, là-même où le Père Hermann se rendait souvent et qu'il aimait particulièrement. Les moines Carmes n’avaient aux pieds, été comme hiver, que de modestes sandalettes. Il ne mangeaient pas de viande. Jeûnaient en plus des privations de la semaine le Samedi et les vigiles de grandes fêtes.
Il coule aussi une autre source qui vient alimenter un petit étang, comme il en existe dans les saints désert autour de la méditerranée. Là, ils faisaient réserve de poissons pour les Fêtes . La cellule du Père Hermann au monastère. La cellule était bien petite, une de celles dans laquelle vous avez dormi si vous êtes venu en pèlerinage à Tarasteix. Elle avait trois mètres en tous sens, longueur, largeur, hauteur. On y marchait à cette époque sur un plancher grossier; elle est éclairée par une modeste fenêtre. Dans un coin de la cellule est le balai de l'humble Père, dans l'angle opposé son bâton d'Ermite. Comme meubles, il possédait un banc, une chaise, une petite table en bois ornée d'une croix, quelques livres, une corde attachée horizontalement derrière la porte pour y suspendre ses vêtements. A côté, d'autres objets pour la vie monastique. Les moines n 'ont pas de cheveux ou très courts, donc pas de peigne, pas de cirage non plus, car ils ne portent pas de souliers. Leurs lits étaient composés comme nous l 'avons déjà dit, de deux planches et de deux couvertures. Dans cette cellule, dans ce monastère de Tarasteix, il n’est pas trop fort de dire que le Père Hermann y a passé les plus belles et les plus intenses années de sa vie religieuse terrestre.