Bien chers ami(e)s
Dans notre monde, nous sommes interpellés. Quelle espérance pouvons-nous avoir lorsque partout sur la planète et spécialement en Irak et en Syrie, on décapite, on tue, on viole. La souffrance de dizaine de milliers de réfugiés, des massacres en série. Dans beaucoup trop d’endroit de notre monde c’est l’horreur, ça sent le soufre de la mort qui exhale son odeur de putréfaction.
L’humanité est comme à Verdun il y a 100 ans, un champ de bataille. Comment l’homme peut-il accomplir de telles atrocités, au nom de Dieu ? Comme le disait le Pape, aucune religion ne peut s’inspirer de la violence, au nom de quel Dieu? L’homme se rebelle, l’homme prétexte mais bien souvent sans effet réel, sinon d’un flot de paroles creuses qui sont comme du vent. Il y a une croisade pour le mal. Pourquoi n’y a-t-il pas une croisade d’hommes et de femmes du monde entier pour défendre les causes de la justice humaine, du respect d’autrui, de la liberté fondamentale de l’homme ?
A la justice élémentaire bafouée, saurons-nous apporter le combat pour la Vérité et la Paix ? La barbarie de ce monde, si l’on n’y remédie pas, demain, elle touchera notre sol et qui pourra l’éradiquer ?
Avant que la contagion de ce mal ne se propage, il faut trouver les moyens pour enrayer ce mal qui s’étend, ce goulag de l’horreur.
Les réponses dures, les réponses armées aussi vigoureuses soit-elles semblent renforcer les actes de cruauté.
Sommes-nous donc condamnés à vivre dans un monde déchiré, sans cœur, sans âme. Comment des êtres humains sont-ils devenus inhumains ?
Comment garder l’espérance encore en Dieu qui malgré ces horreurs continue de prodiguer ses bienfaits. La conversion dans l’amour et la paix non dans la violence et la haine. Néanmoins, je voudrais mette un bémol, car le Pape Jean Paul II, en son temps avait exercé tout son pouvoir apostolique et diplomatique en dépêchant son Nonce auprès de Saddam Hussein et du président Bush qui a refusé la paix et préféré la guerre pour des intérêts économiques entre autre.
Le résultat aujourd’hui est désastreux. L’Irak est un champ de mine, un champ de bataille où les attentats sont quotidiens. De même le président de Syrie Bachar el Assad , refusant d’écouter son peuple et lui imposant la dictature ; voilà aujourd’hui où l’on en est ! Qui sème le vent récolte la tempête, et des millions de réfugiés, et des innocents qui meurent chaque jour. Des bourreaux marchent sur les cadavres des innocents. Est-ce cela, l’espérance promise ? Quelle monstruosité ?
Dans l’Ancien Testament, très souvent le peuple d’Israël avait perdu courage et s’enfonçait dans une déchéance plus profonde encore, annonçant le jour de la colère (Amos. 1.20)
Mais c’est justement aux jours les plus sombres qu’il faut conserver la lumière dans notre cœur. C’est au plus profond de la nuit qu’il faut croire au jour de Dieu, car même si l’infidélité a des conséquences mortelles, cela n’empêchera pas l’espérance car Dieu pardonnera.
On découvre même que la mort des martyrs est une semence d’espérance. Avec Jésus, l’espérance est partout. Le Royaume de Dieu souffre violence, c’est-à-dire que l’espérance en Dieu tout Puissant est et devient une réalité. Cette espérance va même se revêtir de la souffrance. Saint Paul, accepte toutes les souffrances du Christ sources de bienfaits spirituels.
L’essentiel est d’être uni à celui qui est le Chemin de l’éternelle espérance ; Jésus-Christ Notre Seigneur. Il faut donc persévérer avec saint Paul, il ne faut pas compter seulement sur nos œuvres mais sur la gratitude de la grâce. « Sans moi à dit Jésus, vous ne pouvez rien faire ».
La Vierge disait aux petits voyants que la guerre était le châtiment du péché, et donc du refus de Dieu. Et pourtant l’espérance doit toujours être de mise.
La mort de Jésus sur la Croix n’apporte-t-elle pas en même temps la souffrance, l’ignominie, comme un rejet de notre égo, de notre moi, par laquelle malheureusement l’homme sera affronté.
Ne faut-il pas passer par l’épreuve du feu et de la mort pour mieux ressusciter à la vie avec jésus. Cela est cher(e)s ami(e)s bien compliqué et pourtant la mort de Jésus et la mort de milliers de martyrs depuis des siècles, n’a jamais ôté l’espérance de ces âmes de feu. Bien plus, elle a apporté une force extraordinaire jusqu’à imiter et accepter la mort en union avec Jésus. L’espérance est toujours présente, même au plus profond de l’abandon.
L’espérance que nous demande Jésus, c’est de croire en lui. De nos jours on traite jésus comme un être humain, qui se serait marié, qui aurait eu des enfants. On reprend l’ouvrage d’Ernest Renan pour dévier cette messianité d’un surhomme peut-être, mais pas d’un Dieu.
Pourtant, en nous, autour de nous, la foi chancelle, car les forces du mal sont à l’œuvre en permanence. Satan ne travaille pas 35 heures mais 24 heures sur 24. Dans cette atmosphère, s’insinue le doute, le désespoir.
Qu’en sera-t-il de nous et du monde ? Toutes ces questions, il faut qu’avec l’Ange de Lumière soient chassées à tout jamais de notre esprit ces parts sombres de nos inquiétudes.
En effet les œuvres de Dieu sont multitude, les miracles, les signes de Dieu pullulent dans notre monde malgré les puissances contraires. Le Malin est si fort qu’il nous fait cacher derrière un arbre pour nous empêcher de voir la forêt. Oui Jésus est là, tous ces miracles d’hier et d’aujourd’hui sont autant de signes d’espérance dont nous devons nous revêtir. Malgré l’apparence obscure de notre doute qui plane, la Lumière de Jésus nous transcende, comme les apôtres sur le Mont Thabor, où ils virent la Gloire de Dieu et la Vision de la Lumière Céleste.
C’est de cette espérance-là, au-delà de la mêlée humaine à laquelle Jésus nous demande de prendre part. Après la mort c’est le revirement de la Résurrection.
Il nous faut donc garder en Dieu notre espérance, vaincre nos sentiments dubitatifs face à la réalité du monde sans cœur, sans âme qui nous tire vers le bas, vers le gouffre du désespoir, lequel est vraiment l’arme du diable.
Jésus a vaincu le monde. Néanmoins, Jésus, comme disait Blaise Pascal est en agonie jusqu’à la fin du monde, n’est-ce pas une constatation et une réalité ? L’espérance 6 doit être notre arme, mais ce combat doit se faire avec le Christ. Et sainte Jeanne d’Arc disait ; « nous combattrons, et Dieu donnera la victoire. »
Ainsi, cher(e)s ami(e)s, bienfaiteurs et bienfaitrices, l’Espérance qui doit nous animer est porteuse de paix, porteuse de réconfort, porteuse de joie et surtout porteuse de Rédemption. Cette espérance chrétienne va hisser les voiles des vertus chrétiennes pour nous conduire dès à présent dans cette union avec Jésus qui nous appellé à son Royaume Eternel. Bienheureux les pauvres d’esprit ! Bienheureux les cœurs purs ! Bienheureux les pacifiques ! Bienheureux ceux qui pleurent ! Bienheureux ceux qui souffrent pour la justice …car tous seront bénis de Dieu et possèderont la plénitude. En ces temps troublés, reprenons courage. En écrivant ces lignes, je renforce moi aussi mon espérance car le Seigneur n’abandonnera jamais ceux qui s’abandonnent à lui. Notre joie est dans le combat, dit saint Paul, nul ne nous la ravira car Dieu est tout et le Tout.
En Lui est la vie, la paix, le salut éternel. Prions le Seigneur, la Vierge Marie, tous les saints et saintes de Dieu qui ont jalonné notre terre avant nous et ceux qui ont été « happés » par le Malin, mais qui dans un sursaut ont su rebondir et accepter la Sainte Volonté de Dieu. Dieu les a comblé au-delà de toute espérance, n’est-ce pas pour nous aussi le cas ? Chers amis, remercions Dieu dans une action de grâce éternelle de nous donner toujours l’espérance porteuse d’éternité. Espérance qui se fraie un chemin, une route dans un monde qui gronde, plein de ronces et de pièges, comme un troupeau errant sans pasteur. Un monde sans boussole, sans joie. Cette espérance en Jésus-Christ, il nous faut la revêtir. Ce sera notre armure afin que nous-mêmes nous puissions la porter autour de nous comme un devoir de chrétien et un espoir pour tant d’hommes et de femmes terrassés sous le poids du fardeau, victime de la violence, de la douleur. Que notre Espérance soit aussi la leur, tel est le dessein de Dieu, telle est notre grande prière commune, telle sera notre joie et notre salut.
Père J.C. Mercier - Novembre 2014 - Revue 156